L’Appel du highlander - T9 - La Revendication du highlander by Mariah Stone

Auteur:Mariah Stone [Stone, Mariah]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stone Publishing
Publié: 2024-01-16T00:00:00+00:00

CHAPITRE 16

— Voile en vue ! lança Colum d’une voix forte.

Même si le soleil brillait au-dessus de leurs têtes, la mer s’étendait autour d’eux telle une vaste couverture grise. Le vent gonflait la voile du Tagradh et rugissait à ses oreilles. Des vagues déferlaient contre la coque. L’horizon était clair, le gris bleuté foncé de la mer créant un vif contraste avec le bleu céruléen du ciel. Au milieu de cette immensité se trouvait un unique morceau de terre. Au loin, on aurait dit une énorme pierre qui dépassait de la mer. C’était là qu’il avait trouvé Jennifer.

Derrière les collines vertes et les rochers stériles de l’île d’Achleith, à environ une toise de là, il voyait un grand bateau, une cogue. Elle avait un seul mât et une toile carrée. Un marchand ?

Observer l’île d’Achleith était déchirant, car la moindre courbe et le moindre creux lui rappelaient le beau butin qu’il avait trouvé sur l’île et avait laissé au château. Même maintenant, en mer, face au danger, il n’arrivait pas à s’empêcher de penser à Jennifer. La belle Jennifer qui disait des choses absurdes et qui lui faisait ressentir des choses qu’il ne voulait pas ressentir. Qui réveillait de puissantes envies auxquelles il ne voulait pas céder.

Des envies de son corps, le besoin d’être en sa compagnie et de la toucher, de l’avoir près de lui.

Très tôt ce matin-là, avant les matines, ils avaient enterré Beathan et les autres guerriers tombés au combat. Leur absence à bord du bateau, en particulier celle de Beathan, creusait un abîme sombre et douloureux dans le cœur d’Aulay. La seule chose qu’il pouvait faire à présent, c’était honorer leur mémoire en protégeant leur famille à Islay.

Surtout Ailis et Una. C’était ce qu’aurait voulu Beathan.

Après l’enterrement, ils avaient pris la mer. Le Tagradh avait déjà été réparé et renforcé, et ses constructeurs de bateaux travaillaient à présent sur le reste des birlinns. À Dunyvaig, les fermiers et les marchands du village, ainsi que les jeunes guerriers, continuaient à s’entraîner à manier l’épée, l’arc, et la hache de Lochaber.

Ils avaient navigué autour de Clachgheur — un bon endroit pour trouver une épave, comme l’avait suggéré Colum —, mais ils n’y avaient rien vu. Ils étaient en haute mer depuis tôt ce matin-là. Ils avaient dépassé l’île de Rathlin, et Portrush, et avaient vu l’Irlande de loin, tout en veillant à garder assez leurs distances pour ne pas attirer l’attention.

Après cette recherche infructueuse, ils étaient retournés à l’île d’Achleith, parce qu’ils n’avaient jamais regardé de l’autre côté. Aulay voulait en faire le tour afin de voir s’il y avait des traces d’une épave sur la côte sud.

Mais c’était de là que venait le bateau. Alors que leur birlinn s’approchait de la cogue, Aulay vit un nid-de-pie au sommet du mât, ainsi qu’un drapeau : un carré rouge avec trois lions dorés.

Pas un marchand. Un bateau de guerre anglais.

— Pardieu, marmonna Aulay.

Colum se dirigeait déjà vers lui. Il y avait trente hommes à bord du Tagradh. Ils étaient tous en armures, et dix d’entre eux étaient des archers.

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